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104 La Beytour, Felletin - Accrochage # 2.1 - 9 juillet 2018

Depuis un précédent articlej'ai encore eu de la chance !
Evidemment, celle-ci rend celui-là obsolète, alors qu'il l'était déjà, et donc obsolète doublement !
Aussi m'a-t-il fallu ajouter le présent codicille 
à la version en ligne depuis deux mois.
L'obsolescence n'est pas toujours programmée ; 
mais lorsqu'on fait le choix initial d'une « gouache anonyme et inachevée », il faut bien s'attendre à certains prolongements...
J'ouvre ici une parenthèse, comme souvent (alors que souvent on m'en fait le reproche, d'en ouvrir et d'en refermer, des parenthèses, les unes dans les autres comme des poupées russes ; alors qu'« en même temps », sur internet et même ailleurs, on ne fait plus que vivre dans les interstices, comme la crasse qui s'incruste. Du moins, si l'on a ce talent que requiert notre époque et si l'on n'est pas trop usé, surtout prématurément): je n'aurais pas dû dire « j'ai encore eu de la chance », car on pourrait comprendre que j'ai encore eu de la chance « dans mon malheur ».
Je n'ai eu aucun malheur (et même, « Tout m'est bonheur » pourrais-je reprendre à mon compte, et tout compte fait) ; non, j'ai tout simplement eu de la chance, encore une fois.
Car j'ai toujours eu de la chance ; 
et même, il m'est très souvent arrivé de porter chance.
De façon inouïe (mais ce serait me vanter, aussi en matière de chance, ne parlerai-je que de la mienne) !
Ce sont même mes seuls talents !
Immenses talents que j'ai trop négligés et trop longtemps...
Je referme la parenthèse.
Car à ce rythme, l'œuvre en progrès risque de rester longtemps inachevée.


Le Sculpteur chinois (titre factice),
gouache anonyme & inachevée (avant 1853),
de l'ancienne collection du maréchal Marmont,
duc de Raguse
(dimensions indiquées dans un précédent article)
Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA - 2018


J'avais pourtant fait encadrer la gravure dont on se souvient :



Bisson del. / Blanchard sculp.
Grandes armes d' « Auguste - Frédéric - Louis Viesse de Marmont,
Duc de Raguse, 

Pair et Maréchal de France, 
Ministre d'Etat »,
gravure en taille-douce,
228 x 170 mm à la cuvette,
issue de l'

« Armorial général de la Chambre des Pairs de France », 
A.P. Lefèvre Ed., Paris, 1822.
Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA - 2018



On ne l'avait pas encore vue en situation :

Grandes armes du maréchal Marmont,
gravure en taille-douce, etc., etc.,
sous encadrement selon le modèle initialement adopté
pour la.le « work in progress »
et son accrochage sur le papier-peint
à motif cachemire de la maison de Marie P***,
aujourd'hui 104 La Beytour, Felletin,
etc., etc., etc.
Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA 2018




Le reflet, bleu, relevé sur le verre anti-reflets Clarity®,
peut varier en fonction du point de vue adopté par l'Artiste.
Note immédiate concernant l'emploi de la majuscule initiale 
au nom commun « artiste » : la raison n'en pas (contrairement à l'opinion de beaucoup, et si j'en juge par les commentaires trouvés fréquemment sur les réseaux) parce qu'un artiste (ou un président, ou une grande dame, ou l'amour lui-même, et même l'amour « avec un grand A »...) est quelqu'un d'important ; mais parce que je parle ici de tel artiste (en l'occurrence Hervé Molla) et non de l'artiste en général. Je referme la parenthèse.

Grandes armes du maréchal Marmont,
gravure en taille-douce, etc., etc.,
sous encadrement selon le modèle initialement adopté
pour la.le « work in progress »
et son accrochage sur le papier-peint
à motif cachemire de la maison de Marie P***,
aujourd'hui 104 La Beytour, Felletin,
etc., etc., etc.
Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA 2018





On peut aussi très bien savoir se passer du reflet.
Puisqu'on peut en effet modifier son point de vue
(que l'on soit artiste ou qu'on ne le soit pas du tout).
Est-on mobile, ou ne l'est-on pas ? Aujourd'hui plus qu'hier.
On peut y trouver un immense intérêt.
On peut très bien trouver cela sans intérêt.
Grandes armes du maréchal Marmont,
gravure en taille-douce, etc., etc.,
sous encadrement selon le modèle initialement adopté
pour la.le « work in progress »
et son accrochage sur le papier-peint
à motif cachemire de la maison de Marie P***,
aujourd'hui 104 La Beytour, Felletin,
etc., etc., etc.
Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA 2018




On peut très bien ne considérer que le reflet.
Faire le point sur lui
Considérer que la houppe du cordon du manteau de pair de France, 
tout comme le motif du papier-peint de Marie P***,
ne sont que des prétextes.
Quel est le contexte ?


Reflet de la fenêtre
de la galerie 104 La Beytour, Felletin,
sur le verre anti-reflets Clarity®
encadrant les grandes armes du maréchal Marmont,
gravure en taille-douce, etc., etc.,
selon le modèle initialement adopté
pour la.le « work in progress »
et son accrochage sur le papier-peint
à motif cachemire de l'ancienne maison de Marie P***
Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA 2018





La seconde chance que j'évoquais en préface à cet article
(et mirage qu'il a fallu tenter de saisir lui aussi)
a été de pouvoir acquérir en vente publique
les « Mémoires du duc de Raguse, de 1792 à 1832,
imprimés sur le manuscrit original de l'auteur »,
Paris, Perrotin Libraire-Éditeur, 1857,
9 volumes in-8, demi-reliure de l'époque en veau vert,
dos à nerfs, complets de leurs illustrations,
avec de très légères rousseurs
(et contre une poignée de clous).
Mémoires parus posthumes, puisque Marmont (on s'en souvient) est mort en 1852.


Mémoires du duc de Raguse,
etc., etc., etc.,
tome I posé sur le papier-peint à motif cachemire,
etc., etc.
Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA 2018





Ce qui est amusant, c'est que le « veau vert » de la reliure, et comme si celle-là revenait du diable vauvert,
s'il est effectivement vert dans sa partie qui borde les plats pour s'y être trouvé protégé du soleil, a viré sur le dos des volumes en une couleur entre le fauve et le bronze qui s'accorde mieux avec le papier-peint à motif cachemire.
Ce qu'il y a de bien avec le beige, et fût-il fauve,
c'est qu'il va avec tout...
Surtout, les plats en papier marbré aux deux tons de bleu,
protégés du soleil eux aussi, semblent avoir été faits pour leur rencontre avec le papier-peint !
Ce n'est pas d'aujourd'hui que les livres servent d'ornement.

Mémoires du duc de Raguse,
etc., etc., etc.,
tome I posé sur le papier-peint à motif cachemire,
etc., etc.
Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA 2018



A s'attacher au livre, on n'en aura pas moins remarqué
que le papier-peint à motif cachemire 
(et qui lui sert de champ comme ce fut le cas avec les images encadrées du.de la « work in progress ») a subi une « préparation », disons ; préparation qui, si elle casse manifestement le motif du papier-peint, « en même temps », ne fonctionne que par lui.
Mais, pour tous ceux qui ont toujours brûlé d'ouvrir un livre,
voyez, l'Artiste l'a fait pour eux :

Mémoires du duc de Raguse,
etc., 
tome I ouvert au portrait du maréchal-duc de Raguse
et posé sur le papier-peint à motif cachemire,

etc., etc.,apprêté en onglets au module 19 x 19 mm,collés sans ordre établi sur panneau(les dimensions de celui-ci étant pour l'heure inconnues)
Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA 2018

Mémoires du duc de Raguse,
etc., 
tome I ouvert au portrait du maréchal-duc de Raguse
(celui-là vue en transparence sous sa serpente)
et posé sur le papier-peint à motif cachemire,

etc., etc.,apprêté en onglets au module 19 x 19 mm,collés sans ordre établi sur panneau(les dimensions de ce dernier étant pour l'heure inconnues)
Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA 2018





Mais non content de manipuler les livres,
l'Artiste en fait encore la lecture (propose au moins un résumé subjectif de ce premier tome ; un résumé « critique », disons ; résumé utile puisqu'il est douteux que les lecteurs de ce blog, et bien qu'ils appartiennent à une élite francophone et francophile, lisent jamais les Mémoires du duc de Raguse ; et résumé agréable aussi je l'espère), assis dans un fauteuil en plastique vert bouteille du commerce, comme on l'a vu dans un précédent article, et comme le veau de la reliure :

p. 40 [Marmont et Bonaparte sont au blocus de Toulon
où Bonaparte remarque Junot (dont on reparlera ici)
qui a du courage, du jugement et une belle écriture] :
« Junot, fils d'un riche paysan des environs de Châtillon, était né à Bussy, dans le village même où M. de Bussy-Rabutin, etc. 
[...]
Junot, de trois années plus âgé que moi, avait été mon condisciple au collège de Châtillon ».
Marmont, lui, est né en effet à Châtillon-sur-Seine.
Il mourra à Venise (la porte de l'Orient) en 1852.
Il ne le sait pas encore, évidemment.
Il s'y trouve pour la première fois en 1797 lors de la chute de la Sérénissime où il rejoint le général Louis Baraguey d'Hilliers chargé de la prise de possession de la ville.
p. 279 : Venise « ne montra d'ailleurs à cette époque, aucune vertu, et pas même cette prévoyance si nécessaire à tous les gouvernements, et surtout aux États faibles. »
On trouvera p. 367 et suivantes un chapitre 
sur les « mameluks », très intéressant mais qui m'obligerait
à une trop vaste parenthèse.
On s'apitoiera p. 348 (il s'agit du mariage de Marmont, alors qu'il a vingt-quatre ans, avec Mlle Perregaux, fille de l'ancien « banquier du Comité de salut public » et bientôt régent de la Banque de France): 
« J'avais conçu un projet dont l'exécution réussit pour le malheur de ma vie.
[...]
Je parlerai peu de cette malheureuse union, le moins qu'il me sera possible, quoi qu'elle ait joué un grand rôle dans l'histoire de ma vie ; souvent elle a été pour moi un obstacle en aggravant mes maux, mes chagrins, mes embarras ; jamais elle ne m'a apporté de joie, de secours ou de consolation ; mais elle a toujours contrarié et obscurci ma destinée. »
Surtout, on admirera l'usage du point-virgule...


Mémoires du duc de Raguse,
etc., 
tome I posé sur le papier-peint à motif cachemire,
etc., etc.,apprêté en onglets au module 19 x 19 mm,
etc., etc., etc.

Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA 2018

Mémoires du duc de Raguse,
etc., 
tome I posé sur le papier-peint à motif cachemire,
etc., etc.,apprêté en onglets au module 19 x 19 mm,
etc., etc., etc.,
le signet de soie vert cru s'étant échappé
Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA 2018





Le vert si cru de ce signet, et qui tranche si crument, 
m'a rappelé l'un de ceux que l'on rencontre dans certains tableaux
de l'école de Crozant.
Bien qu'à l'autre extrémité du département, 
la galerie 104 La Beytour, Felletin, est aussi dans la Creuse !
J'ai vite posé l'un des petits tableaux d'une paire
sur le champ du papier-peint aux motifs cassés.
Cela fonctionne très-bien comme ceci.
On comprend tout à fait ce que je veux dire.
Je ferai un accrochage une autre fois.
Ces petits tableaux le méritent grandement.
Peut-être même en ferai-je un sampling...


Les ruines de Crozant,
huile sur carton toilé, vers 1900
(signature et dimensions tenues secrètes pour l'instant)
Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA 2018




A ceux qui auraient réprouvé la violence du vert du signet,
je propose enfin, et en avant-goût d'un travail faisant appel
à des objets « trouvés sur place », la pose, sur le champ du papier-peint qui commence à nous être familier, de cette plaque de métal (trouvée en effet dans l'ancienne maison de Marie P***, désormais galerie 104 La Beytour),
qui satisfera, j'en suis convaincu, leur goût pour une harmonie moins fauve.
Heureusement en effet que tous les ménages ne sont pas comme ceux du maréchal-duc de Raguse !


Plaque de métal oxydé (recto)
posée sur un champ du papier-peint à motif cachemire
apprêté en onglets au module 19 x 19 mm
et collés sur panneau
(dimensions tenues secrètes pour l'instant)
© Hervé MOLLA 2018
Plaque de métal oxydé (recto)
posée sur un champ du papier-peint à motif cachemire
apprêté en onglets au module 19 x 19 mm
et collés sur panneau
(dimensions tenues secrètes pour l'instant)
© Hervé MOLLA 2018






En épilogue à cet article qui s'est attaché, 
en dépit de tant de digressions rhizomales, 
à l'enrichissement de « l'œuvre en progrès »
avec l'encadrement de la gravure des grandes armes
du duc de Raguse et son accrochage, 
aussi bien qu'avec la pose (les poses) du premier tome des Mémoires,
j'ai choisi ce passage d'une lettre de Marmont à sa mère,
de Milan, 8 juin 1796 (p. 326, op. cité) :
« Nous avons été à Vérone. J'ai vu le palais du prétendu roi de France ; il n'a pas plus d'appareil que son maître. Dix mille émigrés habitaient Vérone, ils sont tous partis à notre approche. »

Il est amusant (et même si l'on ne lit pas le latin)
que ce soit le « prétendu roi de France », Louis XVIII, 
qui, un quart de siècle plus tard, octroiera au duc de Raguse 
la devise « Patriae totus et ubique » 
dont le phylactère flotte si fièrement, et comme un cri de guerre...


Bisson del. / Blanchard sculp.
Grandes armes d' « Auguste - Frédéric - Louis Viesse de Marmont,
Duc de Raguse, 
Pair et Maréchal de France, 
Ministre d'Etat »,
gravure en taille-douce,
228 x 170 mm à la cuvette,
issue de l'
« Armorial général de la Chambre des Pairs de France », 
A.P. Lefèvre Ed., Paris, 1822.
(détail de la devise)
Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA - 2018

J'ai fait ricochet - Villegénis, Hurepoix - 1er juillet 2018

Peut-être est-ce mon chat, Johannis, grand amateur d'art
et que l'on a aperçu au détour d'un article, l'année dernière,
qui est à l'origine de cette action où « j'ai fait ricochet »...

Toujours est-il qu'à l'appel de deux collectifs d'artistes,
La Folie Kilomètre et Des ricochets sur les pavés,
un pique-nique avait lieu au parc du château de Villegénis,
ce dimanche 1er juillet, dernier temps artistique d'une suite d'événements, marquant l'ouverture définitive du lieu au public.
Aujourd'hui, on écrit « Vilgénis » ; 
mais longtemps ce fut « Villegénis » qui rend mieux compte
de l'étymologie qu'on attribue au lieu : « Villa Johannis »,
la villa de mon chat.
Surtout, et malgré les outrages répétés qu'on lui a fait subir, 
autrefois et naguère, et propres à l'avilir, le lieu n'a rien de vil. 
J'écrirai donc « Villegénis ».
D'ailleurs, c'est ainsi qu'est titrée (en bas et à gauche) l'aquarelle que j'ai achetée sur ebay le mois dernier, chez un marchand de dessins anciens où j'ai mes habitudes :  
« Villegénis, 19 mai [18]55, n°2, la Glacière »


Adolphe Alfred Michel JUNOT, 3e duc français d'Abrantès
(Ciudad Rodrigo, Espagne, 15 nov. 1810 -
Brescia, Italie, 19 juillet 1859)
La Glacière de Villegénis, 19 mai 1855,
aquarelle sur traits de crayon,
246 x 335 mm
(détail)
Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA - 2018



Cette œuvre provient d'un album, aux armes des ducs d'Abrantès,
vendu à l'hôtel Drouot (Fraysse & associés, 11 oct. 2017, lot 17),
réunissant une cinquantaine d'aquarelles 
(certaines très-abouties et très-soignées, très-méticuleusement réalisées, d'autres très-enlevées, et rapidementt, certaines signées et d'autres non) et de dessins, dans différents formats, 
réalisés entre 1840 et 1855 par Alfred JUNOT 
(le second fils du célèbre général Junot, « Junot la Tempête »,
1er duc d'Abrantèset de Laure Permon, la non moins célèbre duchesse d'Abrantès);
lui, officier d'état-major, 
aide de camp du général Mac Mahon (23 septembre 1848),
puis du prince Jérôme (9 janvier 1854) ;
ce dernier propriétaire de Villegénis depuis 1852, nous y voici.

Ayant acquis plusieurs œuvres de cette collection,
dispersée en feuilles, sans ordre (et comme c'est regrettable !),
œuvres acquises par moi de manière à reconstituer de petits sous-ensembles cohérents (et comme pour palier autant que possible à ce désastre mémoriel), mais modestes, à la mesure de mes pauvres moyens, mais en faveur de documents historiquement exceptionnels
pour certains (j'en reparlerai peut-être une autre fois),
j'ai manqué les trois autres aquarelles se rapportant à Villegénis.
Dans des formats très-voisins, elles figuraient une vue du Château, le 5 juin 1855 (aquarelle annotée « n°4 », de la même main, mais postérieurement ; une autre du Moulin, le 20 mai 1855 (et peut-être s'agissait-il du moulin de Gray ?), la troisième. 
Je ne me rappelle plus l'aquarelle manquante, la toute première.
Celle de la Glacière porte, on l'a vu, le n°2 
(lui aussi ajouté postérieurement, sans doute lors de l'insertion
de la suite des quatre aquarelles dans l'album).
Peut-être Alfred Junot a-t-il produit d'autres aquarelles encore
à Villegénis ; aquarelles qu'il aurait lui-même dispersées  et qui réapparaîtront un jour, non pas « anonymes » (car tous, dessins et aquarelles de l'album, et comme les autres sans doute, sont généralement annotés et datés avec une précision militaire) mais orphelines de père.
Alfred Junot est mort à Brescia, (19 juillet 1859) des suites de blessures reçues à la bataille de Solferino (24 juin 1859).
A la faveur de ma rencontre avec son œuvre et de ce que j'en perçois, je suis intimement persuadé qu'il était un très-chic type.
J'ai une pensée très fraternelle pour lui.

Il est donc question de séparation, de réunion et de la chronologie qui préside à ces actions.
Il s'agit pour moi, placé dans cette conjonction inouïe, de présenter l'aquarelle (dont je me trouve le dépositaire) sur le site-même qu'elle représente dans l'état qu'il était voici 163 ans.
Sans être un fou des kilomètres, je réponds donc à l'injonction de « La Folie Kilomètre » et m'inscris au pique-nique auprès « Des ricochets sur les pavés » (je ne sais trop comment s'articulent leurs interventions respectives dont j'ai eu connaissance en tapant simplement « Villegénis » dans mon moteur de recherche, à la recherche d'une histoire un peu fouillée du lieu) : 
je propose d'apporter des fromages de chèvre fermiers 
(de mon amie Isabelle L***).
Par parenthèse, j'apprécie beaucoup qu'il soit demandé par les organisateurs de l'événement d' « apporter un plat salé ou sucré » et non « d'amener » comme on entend bien trop souvent ; et même chez les bourgeois, aujourd'hui
D'ailleurs, Brel a-t-il jamais « amené des bonbons » ?




Fromage de chèvre fermier d'Isabelle L***
sur assiette « Carola » de Villeroy & Boch®
© Hervé MOLLA - 2018

Glacière du commerce
© Hervé MOLLA - 2018

Installation :
Still life
au fromage de chèvre fermier d'Isabelle L***
sur assiette « Carola » de Villeroy et Boch®,
à la glacière du commerce & de l'Artiste,
et à la « La Glacière de Villegénis, 19 mai 1855 »
d'Alfred JUNOT & de l'Artiste
© Hervé MOLLA - 2018



Sur place, encore fallait-il être capable de retrouver, dans le parc maintes fois loti et dont on ignore la topographie, le site de la Glacière, en espérant qu'il se trouverait accessible.
Par la chance qui caractérise mes rencontres, je fis lors du pique-nique, la connaissance de deux dames très-agréables et de beaucoup d'esprit, connaissant bien le lieu, et à des titres divers, et qui, comme de bonnes fées et comme dans les contes (où il y a des fées, des forêts impénétrables, des géants & des nains, des grottes, des monstres redoutables, etc.), m'aidèrent à trouver la fameuse Glacière, en bordure d'une friche industrielle, cachée parmi le lierre, les ronces & les orties, infesté.tées (de quoi ça a l'air !) de moustiques et de tiques (peut-être eux-mêmes infestés.ées, comment savoir ?)et sous les marronniers & les ifs devenus géants.
Peut-être ceux-ci avaient-ils été plantés du temps que la glacière fut construite, sous le huitième prince de Condé ?
Une glacière n'avait alors rien de spectaculaire (un peu plus tard, dans les dernières années de l'Ancien Régime, oui) ; ce qu'il en reste aujourd'hui, encore moins !



La Glacière de Villegénis,
1er juillet 2018
(l'entrée est condamnée par une grille)
© Hervé MOLLA - 2018
 Importante parenthèse :
Si l'on s'intéresse aux glacières (et si l'on en est là, 
c'est sans doute qu'on s'y intéresse), on pourra lire 
le très-remarquable ouvrage de Christophe Morin, 
« Au service du château
L'architecture des communs en Île-de-France au XVIIIe siècle »
Editions de la Sorbonne, Paris, 2008
(2014 pour l'« Open Edition » disponible en ligne)

La Glacière de Villegénis,
1er juillet 2018
(détail de l'appareil en grès du couloir d'entrée)
© Hervé MOLLA - 2018

La Glacière de Villegénis,
1er juillet 2018
(au sommet du tertre,
autoportrait en pied de l'Artiste
qui porte des mocassins « Barth » de Paraboot®
et un chino Dockers®)
© Hervé MOLLA - 2018

La Glacière de Villegénis,
1er juillet 2018
(devant l'entrée de la Glacière,
l'Artiste porte un polo « Classic Fit » Lacoste®
ainsi que l'aquarelle
« La Glacière de Villegénis, 19 mai 1855 »
par Alfred JUNOT,
sous encadrement récent)

On comprend aisément
(de part la distance) 
qu'il ne s'agit aucunement d'un « selfie »
que l'Artiste ici « partage » ou partagerait, 
mais d'une photo prise (avec l'appareil photo de l'Artiste) 
par une personne « du public » éminemment consciente 
de l'incapacité (conjoncturelle ou fondamentale) de l'Artiste
à prendre un « selfie » (même en la circonstance),
et soucieuse de lui venir en aide.
« On est toujours le Christophe de quelqu'un. »
Photo DR - 2018

La Glacière de Villegénis,
1er juillet 2018
(au-dessus de l'entrée de la Glacière,
« La Glacière de Villegénis, 19 mai 1855 »,
aquarelle par Alfred JUNOT
© Hervé MOLLA - 2018

La Glacière de Villegénis,
1er juillet 2018,
« La Glacière de Villegénis, 19 mai 1855 »,
aquarelle par Alfred JUNOT,
sous encadrement récent
et verre anti-reflets Clarity®
© Hervé MOLLA - 2018

La Glacière de Villegénis,
1er juillet 2018
« La Glacière de Villegénis, 19 mai 1855 »,
aquarelle par Alfred JUNOT
© Hervé MOLLA - 2018
« La Glacière de Villegénis, 19 mai 1855 »,
aquarelle par Alfred JUNOT,
246 x 335 mm
Coll. Hervé MOLLA
© Hervé MOLLA - 2018




On est au milieu de l'après-midi, d'après l'ombre portée 
par le personnage féminin qui anime l'aquarelle et,
sur le panorama que présente celle-ci, 
on devine le fameux étang en forme de bicorne, 
avec la vallée de la Bièvre au-delà ; 
on aperçoit la ville de Verrières, à droite sur la hauteur, 
avec son église et, 
plus bas et à gauche, le hameau d'Amblainvilliers ; 
plus près, on remarque un talus maçonné sur la gauche 
(dont le bel appareil en grès, vu tout à l'heure, 
est peut-être un vestige), et à droite une dame 
qui manie son balai dans une action que l'on ne comprend pas bien
(et dont l'image servira à un autre prolongement artistique 
à mettre en relation avec « Qu'est-ce qu'elles disent ? »
un travail participatif datant de l'été 2009 (inconnu sur ce blog)
et qu'il serait intéressant de réactiver un jour.
Mais on ne comprend pas ce que figurent ces marques diagonales
du premier plan, de même couleur que le talus maçonné....


Site de la Glacière de Villegénis,
plate-forme telle que figurée sur
l'aquarelle par Alfred JUNOT
« La Glacière de Villegénis, 19 mai 1855 »
(état actuel, 1er juillet 2018)
 © Hervé MOLLA - 2018



Aux abords immédiats de la Glacière,
et puisqu'il est question d' « environnement »...



Site de la Glacière de Villegénis
(état actuel, 1er juillet 2018),
marronnier récemment abattu
 © Hervé MOLLA - 2018



Site de la Glacière de Villegénis
(état actuel, 1er juillet 2018),
racines d'un if géant
emprisonnant des tuileaux
(l'un et les autres contemporains
de la construction de la glacière ?)
 © Hervé MOLLA - 2018



Site de la Glacière de Villegénis
(état actuel, 1er juillet 2018),
stigmatisation d'un arbre
au moyen d'un tag en forme de croix de Saint-André rose
(signe de la sauvegarde de celui-là
ou bien de sa condamnation ?)

 © Hervé MOLLA - 2018



Site de la Glacière de Villegénis
(état actuel, 1er juillet 2018),
stigmatisation d'un arbre
au moyen d'un tag en forme de croix de Saint-André rose
(même interrogation que précédemment)

 © Hervé MOLLA - 2018



Site de la Glacière de Villegénis
(état actuel, 1er juillet 2018),
stigmatisation d'un arbre
au moyen d'un tag en forme de pastille blanche
souligné d'un second tag plus discret, rose
(même interrogation que précédemment)

 © Hervé MOLLA - 2018



Site de la Glacière de Villegénis
(état actuel, 1er juillet 2018),
« Stigmatisation de l'architecte »
capable d'une chose pareille à proximité immédiate
d'une glacière du dernier quart de XVIIIe siècle(et peut-être, comme à Louveciennes,
par Claude-Nicolas Ledoux ?)
Si la fin justifie les moyens,la faim n'excuse pas ça !
 © Hervé MOLLA - 2018

Site de la Glacière de Villegénis
(état actuel, 1er juillet 2018),
« Scène de crime, vue depuis l'espace public »
 © Hervé MOLLA - 2018




Espérons que demain verra 
l'étude et la restauration de la Glacière de Villegénis,
dernier vestige, avec la grille des Princes semble-t-il,
du parc tel qu'il était au XVIIIe siècle.


Parc de Villegénis,
« Fragile Espoir »,
tag vert en forme de macule
posé sur le compost après passage du gyrobroyeur,
à proximité de la grille de Princes,
et relevé le 1er juillet 2018
© Hervé MOLLA -2018

Parc de Villegénis,
la grille des Princes, fermée et qui,
si elle s'ouvrait, le ferait sur une
« Nouvelle stigmatisation de l'architecte »
(si ce n'est lui, c'est donc son frère)
dont je n'ai pas le cœur de dire le pourquoi
tant il est indicible mais dont chacun,
puisque le parc est désormais ouvert au public,
pourra « faire l'expérience »,
comme on dit aujourd'hui
© Hervé MOLLA - 2018

« La Glacière de Villegénis, 19 mai 1855 »,
aquarelle par Alfred JUNOT,
appuyée sur la grille des Princes
et regardant passer les gens,
1er juillet 2018
© Hervé MOLLA - 2018

« La Stigmatisation de La Puce,
Big Olaf, Nanard & autres architectes »

à l'un des piliers de la grille des Princes,
parc de Villegénis
(état actuel, 1er juillet 2018)
© Hervé MOLLA - 2018

« Nature morte sur un entablement », installation :
« La Glacière de Villegénis, 19 mai 1855 »,
aquarelle par Alfred JUNOT
posée sur l'un des piliers de la grille des Princes,
parc de Villegénis,
1er juillet 2018
© Hervé MOLLA - 2018



Epilogue :
Sur les quatre heures de l'après-midi,
après avoir remercié nos hôtes,
échappant aux discours des autorités et regagnant ma voiture 
(une C15 Citroën de couleur blanche
que j'avais garée à proximité du parc de Villegénis
sur l'une des places de stationnement 
de la résidence des Pervenches, je crois),
j'eus la surprise de trouver, garé à côté d'elle,
un petit camion frigorifique bleu & blanc.
Je n'ai pas dit « une glacière », mais il n'empêche :
certains applaudissements font chaud au cœur
tant ils semblent provenir de personnes 
faisant réellement autorité...

Citroën C15 blanche de l'Artiste
garée entre un camion frigorifique bleu & blanc
et une voiture bleue, l'un et l'autre de marques inconnues,
parking de la résidence des Pervenches,
à proximité du parc de Villegénis,
1er juillet 2018, milieu de l'après-midi.
« Ce qu'il y a de bien avec le blanc,
c'est qu'il va avec tout »
© Hervé MOLLA - 2018