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25 avril 2023, 18 > 20h - Je rends compte de mes appropriations

 Médiathèque Stéphane-HESSEL, Loupian (Languedoc)
25 avril 2023

En corrélation avec mon exposition « D'après Elles » 
et l'accrochage de la bâche portant mon « Portrait d'Augustine LEFÈBVRE » sur la FL'AC,
je rencontre le public de la médiathèque Stéphane-HESSEL
pour un échange autour de l'art de l'appropriation
(Appropriation Art) et en particulier de mes propres appropriations.




Médiathèque Stéphane-Hessel, Loupian (Languedoc)
25 avril 2023
© Hervé MOLLA - 2023



Médiathèque Stéphane-Hessel, Loupian (Languedoc)
25 avril 2023
© Hervé MOLLA - 2023


Lors de cette rencontre,
outre une projection d'images d'œuvres 
(en particulier d'œuvres « non transportables » 
et le plus souvent réalisées in situ)
ainsi qu'une présentation physique d'œuvres
(des collages d'onglets sur Canson, en portfolio),
de même nature plastique que celles montrées
dans l'Espace o25rjj, mais hors du champ conceptuel
circonscrit par « D'après Elles »,
lors de cette rencontre, donc,
je montre un dessin original de Dora MAAR 
(un double face, au feutre et au lavis d'encre)
à partir duquel je suis en train de travailler :
son échantillonnage (sampling) brut, 
juste avant le découpage d'onglets.


Dora MAAR (1907 - 1997)
Dessin double-face au feutre et au lavis d'encre,
210 x 295 mmm, recto :
« Élévation de façade d'architecture » (titre factice),
monogramme et cachet de la vente d'atelier en bas, à droite
© Hervé MOLLA -20233

Dora MAAR (1907 - 1997)
Dessin double-face au feutre et au lavis d'encre,
210 x 295 mmm, verso :
« Étude d'architecture » (titre factice)
© Hervé MOLLA -20233


Que le public de cette « Rencontre »,
particulièrement attentif et tout à fait pertinent 
dans ses questionnements, veuille bien trouver ici,
dans les images qui suivent et comme un bonus,
le terme du processus qu'il a vu s'initier.



Hervé MOLLA
« Sampling en 441 onglets d'un dessin par Dora MAAR
(Recto du double-face au feutre et lavis d'encre :
Élévation de façade, réelle ou surréelle) »,

collage de 441 onglets sur Canson, 500 x 500 mm
© Hervé MOLLA - mai 2023



Hervé MOLLA
« Sampling en 441 onglets d'un dessin par Dora MAAR
(Recto du double-face au feutre et lavis d'encre :
Élévation de façade, réelle ou surréelle) »,

collage de 441 onglets sur Canson, 500 x 500 mm
(détail)
© Hervé MOLLA - mai 2023



Hervé MOLLA
« Sampling en 441 onglets d'un dessin par Dora MAAR
(Verso du double-face au feutre et lavis d'encre :
Élévation de façade, réelle ou surréelle) »,

collage de 441 onglets sur Canson, 500 x 500 mm
© Hervé MOLLA - mai 2023



Hervé MOLLA
« Sampling en 441 onglets d'un dessin par Dora MAAR
(Verso du double-face au feutre et lavis d'encre :
Élévation de façade, réelle ou surréelle) »,

collage de 441 onglets sur Canson, 500 x 500 mm
(détail)
© Hervé MOLLA - mai 2023


16 > 30 avril 2023 - « D'après Elles » - o25rjj / #13 : Anne de VILLÈLE

 « D'après Elles »

Espace o25rjj / 13  : Anne de VILLÈLE



Enrichissant la réflexion sur l'appropriation et plus précisément ici sur la notion connexe d'antériorité,
des œuvres d'Anne de VILLÈLE, de Pascale CIAP et de TRICIA-NIOUKS viennent perturber (mais « en harmonie », ai-je dit)
l'installation dont Mauricette D*** est le vecteur.

Du sampling du pastel « Personnages en extase » de Mauricette D***, comme du plat « de la Compagnie des Indes » pour le marché ottoman, je retiens ici le rose et le bleu.

S'inspirant avec humour de mon vaste travail « Blue4Boys / Pink4Girls »Anne de VILLÈLE réalise donc (vers 2009), sous les presses de la Métairie Bruyère (Parly, Yonne,) des impressions de « Chaussettes ».
En 2006 déjà, elle avait produit un petit dessin découpé d'une silhouette explicitement féminine (en bleu) que j'ai placée, comme lors d'une « mise au carreaux » destinée à une œuvre à venir « grandeur nature », sur un champ quadrillé de 441 modules (en rose).

Pascale CIAPP quant à elle porte, le 12 mars 2007 (il se trouve en outre, mais de manière fortuite, que c'est le jour de mon anniversaire de naissance !) et dans la perspective de (re)présenter l'action qu'elle a menée au long cours et qui s'achève, « Empreintes exocrines », un caleçon m'appartenant ; caleçon du commerce que j'ai customisé à l'emblème de la rose de « FLOWERS & STARS, Boston - 1783 » (une marque fictionnelle créée par TRICIA-NIOUKS, personnage lui-même fictionnel et qui a connu maint et maints avatars avant l'arrivée d'internet).
C'est sous barquette et cellophane que ce caleçon est parvenu jusqu'à nous et c'est « comme neuf » (il n'a été porté qu'une fois et n'a jamais été lavé) qu'il figure dans l'installation.
Il voisine avec un T-shirt de même facture et de même époque qui, lui, à force d'avoir été porté et lavé se trouve dans un état d'usage tout différent ; en particulier la rose du « FLOWERS & STARS » (qui répond à celles du plat de la « Compagnie des Indes » pour le marché ottoman) qui était verte et rose, précisément, à l'origine (comme l'atteste le caleçon), se retrouve bleu et rose.
Il en est de même de certaines verdures d'Aubusson qui, 
depuis les Lumières, ont été trop longtemps ou trop brutalement insolées : les verts en ont bleui.



© Hervé MOLLA - 2023

© Hervé MOLLA - 2023

© Hervé MOLLA - 2023

© Hervé MOLLA - 2023

© Hervé MOLLA - 2023

© Hervé MOLLA - 2023



Au terme de ce parcours, 
j'en viens donc à me demander si le principal mérite 
de « D'après Elles » n'est pas d'actualiser...

16 > 30 avril 2023 - « D'après Elles » - o25rjj / #12 : Catherine LOUBAT-GIRARD

 « D'après Elles »

Espace o25rjj / 12  : Catherine LOUBAT-GIRARD



Comme Dora MAAR, Catherine LOUBAT-GIRARD a d'abord été photographe avant d'être « peintresse ».
Et comme Kikitte PISSARRO-BERNARD, elle signe du nom du mari accolé au nom du père, la gouache dont je me suis inspiré.
Après d'autres identités successives 
(et peut-être avant d'autres encore, qui sait ?), 
elle signe aujourd'hui Katell GIRARD. 

Nous avions exposé ensemble, Catherine LOUBAT-GIRARD 
et moi-même en 2011, lors de « Voie Off » à Joigny (Yonne) 
et je crois bien que cet « Arbre », dont j'ai fait l'échantillonnage (sampling), date de cette époque-là
Le collage qui en est issu 
est particulièrement important pour moi :
c'est la toute première fois que je fais intervenir 
pareille répartition des 441 onglets de mon format habituel.
Il est certain que ce ne sera pas la dernière !


© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023


16 > 30 avril 2023 - « D'après Elles » - o25rjj / #11 : Mauricette D***

 « D'après Elles »

Espace o25rjj / 11  : Mauricette D***




© Hervé MOLLA - 2023



L'installation où Mauricette D*** est en vedette
complique les choses.
Dans le protocole d'exposition « D'après Elles »
jusqu'ici, c'était simple : 
l'œuvre picturale d'une artiste femme et, accrochée
en regard de cette œuvre qualifiée d'« originelle »,
l'œuvre s'en trouvant issue par échantillonnage (sampling)
et composée quant à cette dernière, dans des formats récurrents, par un collage d'onglets.
Parfois, des sièges et des livres venaient connoter 
le double accrochage (voir l'installation d'après Marie LAURE ou celle d'après Dora MAAR).
Et la signature de l'œuvre originelle de l'artiste-femme
venant questionner l'identité...

Avec le pastel de 1987, « Personnages en extase »
(le titre est factice ; les personnages représentés par Mauricette D*** étant toujours extatiques),
pas de signature(celle, « Mauricette », portée sur le montage,  est apocryphe).
C'est peut-être qu'en 1987, il y a un quart de siècle, Mauricette D*** était dans l'enfance ; qu'elle ne savait peut-être pas signer.
En tout cas, elle n'en avait pas le droit : 
elle était sous tutelle et il est probable qu'elle le soit encore aujourd'hui.
N'oublions pas qu'aujourd'hui par le monde, et pour d'autres raisons que celles qui touchent à Mauricette D***,
des femmes sont à jamais mineures.

Pas de signature donc, mais quelle identité artistique !

J'ai trouvé intéressant de rapprocher une œuvre qu'il est convenu de rattacher à « l'art brut » (cependant réalisée avec une technique, le pastel, qui renvoie non pas délibérément mais nécessairement au raffinement du siècle des Lumières) avec d'autres objets réalisés quant à eux par des artistes aux intentions, disons, plus normées (en dépit éventuellement des matériaux) ; que ces dernières soient d'ordre décoratif, esthétique ou intellectuel.  

Ainsi un plat en porcelaine (Chine, XVIIIe siècle) dit « de la Compagnie des Indes » et pour le marché ottoman qui pourrait aussi bien se substituer, en qualité d'œuvre originelle, au dessin aux pastels des « Personnages en extase » de Mauricette D***.
Plat en porcelaine qui bénéficie, lui objectivement, d'une incontestable antériorité. 


La présence d'autres objets artistiques
vient brouiller (mais « en harmonie ») cette notion d'antériorité :
- un exemplaire de l'ouvrage « Licitation illicite » (2006) aujourd'hui épuisé et que je livrerai peut-être ici in extenso en fac-simile (tant il est fondateur de mes actions actuelles d'échantillonnage de la peinture)
- des œuvres d'Anne de VILLÈLE et de Pascale CIAPP (et de TRICIA-NIOUKS) qui ont, nolens volens, incorporé en leur temps un travail antérieur d'Hervé MOLLA qui, à son tour, les incorpore ici dans un nouveau contexte artistique.






© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023


16 > 30 avril 2023 - « D'après Elles » - o25rjj / #10 : Death NYC

   « D'après Elles »

Espace o25rjj / 10  : Death NYC


Death NYC est évidemment un pseudonyme, 
quoiqu'il existe des parents bizarres.
J'ai lu que « Death » ne voulait pas dire ce qu'on croit.
J'ai lu que « Death » était une vieille artiste urbaine (Street Artist) lesbienne, richissime et bienveillante.
J'ai lu que « Death » préférait rester « anonyme »
afin de pouvoir continuer à travailler plus facilement dans la rue.
J'ai lu que « Death » pratiquait un art de l'appropriation (Appropriation Art).
J'ai lu que « Death » était une artiste engagée qui ne cessait de dénoncer... 
Il m'arrive, moi aussi, de penser défoncer des portes ouvertes, et même sans toujours y parvenir ; 
ce qui justifie incontestablement le fait de recommencer.
Et qu'on ait le plus grand mal parfois à les refermer.

« Du coup », comme on dit en France aujourd'hui,
je me suis demandé si « Death », ce n'était pas moi, en fait.
« En fait », ça questionne.



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023


Après coup.
Malgré le « Certificate Of Authenticity » (Certificat d'authenticité) trouvé collé (par une pastille dentelée dorée) au verso de l'exemplaire 70/100 de la lithographie (ou de la sérigraphie, je ne sais plus trop) des chars de guerre envuitonnés, je me suis demandé si l'original multiple, disons, que j'avais divisé proprement en 7 fragments de 3 chars de guerre chacun, et à partir desquels j'avais réalisé mes échantillonnnages (samplings) n'était pas « une contrefaçon, en fait ».
« En fait » et « au final », ça change quoi ?
Du moment que « ça interroge »...

16 > 30 avril 2023 - « D'après Elles » - o25rjj / #09 : Margaux COSTY

  « D'après Elles »

Espace o25rjj / 09 : Margaux COSTY


Margaux COSTY est une faïencière, active à Joigny (Yonne)
autour des années 2009, à l'enseigne de « Faïentine ».

Si l'on sait l'intérêt que je porte à la notion de fragment dans son ensemble 
- aux fragments de faïence en particulier -,
on comprend que ces vestiges d'un plat au décor bleu et jaune du « panier de Joigny » et qui répondent à une autre pièce de céramique (intacte quant à elle, mise à part sa patine d'usage) présente dans une autre des installations « D'après Elles »,
on comprend que ces vestiges, dis-je, aient été mis tout naturellement à profit pour un échantillonnage (sampling).
J'en ai réalisé plusieurs versions, extrêmement différentes, qui sont autant de variations à partir d'une matrice commune.

Pour ne pas saturer le propos de l'exposition
(qui est déjà « suffisamment riche » ainsi que l'assure sa curatrice, Pascale CIAPP), j'ai décidé de ne présenter
qu'un unique collage. 
Il a ceci de singulier qu'il incorpore (à la différence des autres collages présents dans l'exposition « D'après Elles »  qui ont été réalisés exclusivement grâce à des images numériques) des fragments analogiques : des onglets découpés dans du papier « mi-teintes Canson » (dont la gamme chromatique est nécessairement limitée) qui se rapprochent, autant que faire se peut, tant des teintes des fragments de céramique au décor du « panier de Joigny » que de celles des onglets obtenus par procédé numérique.

J'ai voulu ici pointer de manière particulièrement marquée l'intervalle qui existe toujours entre les œuvres picturales originelles et les collages réalisés « d'après elles ».
Et même, c'est l'écart (cf Michel PASTOUREAU) qui m'intéresse - par rapport à la norme, quand bien même s'agit-il d'une norme que j'ai moi-même créée.
L'Espace o25rjj n'est-il par le lien par excellence 
où expérimenter un processus ?

Le bocal de conservation, 
en particulier le bocal « Le Parfait », 
(tout comme la tesselle / le tesson, le siège, etc.)
est récurrent dans mon travail, 
ainsi qu'on peut le voir au fil de ce blogue.


© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023


16 > 30 avril 2023 - « D'après Elles » - o25rjj / #08 : Pascale CIAPP

  « D'après Elles »

Espace o25rjj / 08 : Pascale CIAPP


Après les disparues (Marie GAUTIER, Juliette DEBES, Kikitte PISSARRO-BERNARD, Marie LAURE, Dora MAAR, Lila de NOBILI, Lily MASSON), Pascale CIAPP ouvre la liste de nos contemporaines dont je me suis inspiré et qui figurent dans « D'après Elles ».

Comme Dora MAAR et comme Marie LAURE, Pascale CIAPP ne porte pas le nom d'un père ou d'un mari mais un nom qui est le sien.

J'ai travaillé à partir d'un « tiré à part » 
du recueil « Facesbook 50+ »
la photo-performance « J + 21 » précisément
qui, m'a-t-il semblé, s'y prêtait parfaitement 
puisqu'il est d'emblée question « d'après ».


© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023


16 > 30 avril 2023 - « D'après Elles » - o25rjj / #07 : Lily MASSON

   « D'après Elles »

Espace o25rjj / 07 : Lily MASSON (1920 - 2019)


Gladys, dite Lily MASSON est la fille du surréaliste André Masson (1896 - 1987) dont elle porte le nom.

j'ai eu la chance d'acquérir une intéressante suite d'« Études d'iris » réalisées à l'aquarelle (ainsi que des « Études de grenades », mais celles-ci au crayon et datées de 1987 - l'année de la mort du père ; lui qui avait représenté beaucoup de grenades, précisément).

Cette importante suite d'« Études d'iris » s'est révélée
particulièrement propice à mes échantillonnages (samplings).
Pour « D'après Elles », j'en ai retenu deux.




© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023