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16 > 30 avril 2023 - « D'après Elles » - o25rjj / #04 : Marie LAURE

  « D'après Elles »

o25rjj / 04 : Marie LAURE (1902 - 1970)

J'écris « Marie LAURE » en effet, pour rester en cohérence
avec la présentation des œuvres picturales des autres artistes femmes et des œuvres que j'ai réalisées « d'après Elles » : un prénom, suivi du nom d'artiste ; lui, tout en capitales.
J'écris « Marie LAURE », comme l'écrit l'artiste elle-même (accompagné de la feuille nervurée d'un arbre qui fait office d'attribut), et non Marie-Laure dont c'est pourtant le prénom.
« Marie LAURE », c'est bien sûr Marie-Laure Henriette BISCHOFFSHEIUM, vicomtesse de NOAILLES par son mariage avec Charles.
(Elle a forgé par ailleurs le pseudonyme « Erika FERRARE ».
Eric à Ferrare ? Eric a fait rare ? Eric à fait rare ? Eric, affaire rare ?)

Ainsi, ni le nom du père ni celui du mari, 
mais Marie LAURE !
Et Charles, le mari ?
J'ai eu la chance de le rencontrer lorsqu'il était petit garçon, avant 1900, à Pinon ; je veux dire ici-même.
Mais c'est une autre histoire.



© Hervé MOLLA - 2023




© Hervé MOLLA - 2023


« Charles et Marie-Laure de Noailles
Mécènes du XXe siècle »
par Alexandre Mare et Stéphane Boudin-Lestienne,
ouvrage initié par Jean-Pierre Blanc, 
directeur de la villa Noailles
(Bernard Chauveau Ed. / Villa Noailles, Hyères, 2018

page 274 :
« Georges Hugnet, qui "apprécie le goût, la curiosité toujours en éveil et la ferveur au travail" de Marie-Laure de Noailles, l'initie à la lithographie en 1952 :
"Je lui proposai de l'emmener dans le grand atelier tout bourdonnant du bruit des presses, où le travail se fait par petites tables. Marie-Laure se jeta avec frénésie sur le nouveau moyen d'expression que lui offrait la surface bien grainée de la pierre lithographique. On lui apporta une pierre, deux pierres. Puis elle en commanda d'autres. Elle effaçait, reprenait, brouillait tout, avec un chiffon, avec les doigts, repartait à l'aventure. De ces divers frottis, de ces strates d'hésitations, naissait une matière de fond qui lui donnait un nouveau point de départ. Chaque jour elle revint, abandonnant déjeuner et mondanités, pour venir s'asseoir en face de moi sous la surveillance du maître lithographe. La dernière vision que j'ai gardée de l'atelier Desjobert, est celle de Marie-Laure, manches relevées, tous pinceaux dehors, de l'encre jusqu'aux coudes et le chiffon en bataille, travaillant fiévreusement derrière un mur de pierre."
[Georges HUGNET, 
« Sans titre », Arts-documents, Genève, juillet-août 1952, cité par les auteurs]

J'ai travaillé à partir de deux lithographies 
de ce temps-là, alors que je n'étais pas encore né,
présentées en regard comme il se doit pour « D'après Elles ». 
L'ouvrage cité (et que je recommande vivement)
fait partie de l'installation, 
se trouvant marqué à la page en question.
Le public peut le consulter en s'asseyant dans un fauteuil
(j'ai beaucoup privilégié les sièges, objets éminemment connotés, dans mes installations) sur lequel il est présenté.
Le fauteuil lui-même (en acajou, d'époque Restauration, 
tapissé de son tissu d'origine en crin)  
n'est pas sans lien : 
Là ont résidé les descendants d'Henriette, fille d'Alexis Dubois de Courval (1774 - 1832) et de sa seconde épouse, Charlotte Saladin ; tandis que, de ceux issus de la première, Augustine de Poilloüe, et restés à Pinon, on arrive à Charles de Noailles qui a figuré parmi d'autres pierres...





© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023



© Hervé MOLLA - 2023


A l'instant de boucler cet article,
par un de ces hasards inouïs (mais peut-être pas :
c'est le centenaire de la Première Pierre de la villa Noailles ; ce que je réalise), et renouvelés, s'il vous plaît, et qui m'émerveillent toujours 
(serais-je le M. Jourdain du « wokisme » ?), 
je tombe sur cet « Esprit des lieux » (France Culture).

Et puis MIDI LIBRE, pour son édition du 25 avril 2023, choisit de me faire poser devant cette installation
dont Marie LAURE est à l'origine.

En voilà des liens !