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29 novembre 2020 - 1er dimanche de l'Avent

Je n'ai pas cru bon, cette année non plus, de constituer
un calendrier de l'Avent dont le dernier publié ici
remonte à l'année 2017 !

Je n'ai évidemment jamais cru à ces événements artistiques participatifs « ouverts au plus grand nombre » 
et dont, en France, se sont emparés pendant nombre d'années 
nombre d'élus locaux, pour des raisons que l'on comprend trop bien,
et qui ont fait florès avant de faire long feu 
et d'être remplacés par d'autres « animations » comme on dit encore,
non plus artistiques mais écologiques.
En réalité, force m'a été de constater qu'il n'y a guère 
que des artistes (et encore, ceux qui ne s'intéressent pas 
qu'à leur propre chapelle !) ou des collectionneurs, 
des personnes averties, disons, pour apporter leur participation
à ces actions.
Autant ne s'adresser qu'à eux...
Cependant, à mimer ces pratiques et à faire d'elles, à leur tour,
un matériau artistique, force encore m'a été de constater
que celles qui fonctionnaient le mieux,
ou plus exactement qui mobilisaient le plus grand nombre,
et sans qu'il eût fallu trop pousser à la roue,
étaient celles qui, ou bien valorisaient l'ego 
(le fameux « quart d'heure » de Warhol - mais les jeux télévisés, 
et plus encore les « réseaux sociaux », y donnent encore mieux accès), ou bien offraient la possibilité d'exercer un certain pourvoir de nuisance - là encore, les « réseaux sociaux » ont pris le pas.

Du reste, en 2018 et 2019, pendant l'Avent, et avant et après,
ce sont les différentes actions 
menées par les différents mouvements des Gilets jaunes,
et jusque dans leurs anathèmes réciproques, qui ont capté l'attention et ont fait le plein en matière de « participation »,
avec une « restitution » qu'il n'est pas opportun de détailler ici.
Je n'y serais même autorisé en rien !

J'ai eu toutefois scrupule à me présenter les mains vides.
C'est pourquoi je publie cette image (presque) brute,
première étape d'une œuvre en devenir,
d'un « work in progress » si l'on préfère.
Je ne manquerai pas d'en rendre compte... le moment venu.


Sept Tessons de céramique,
nature morte
(Tessons prélevés dernièrement
et appartenant aux « Terres inconnues »,
disposés sur assiette du commerce Ø 20 cm)
et premier moment public d'un « work in progress »
© Hervé MOLLA - 2020 


Vendredi 27 nov. 2020 - J'ai célébré mon propre vendredi noir

Hervé MOLLA
Vendredi noir disruptif,
composition en 441 onglets
Vendredi 27 novembre 2020

(Collage de 441 onglets de Canson® noir,
19 x 19 mm chacun, 
sur Canson® blanc,
500 x 500 mm)
© Hervé MOLLA - 2020



Hervé MOLLA
Vendredi noir disruptif,
composition en 441 onglets
Vendredi 27 novembre 2020

(Collage de 441 onglets de Canson® noir,
19 x 19 mm chacun, 
sur Canson® blanc,
500 x 500 mm)
Détail
© Hervé MOLLA - 2020



Hervé MOLLA
Vendredi noir disruptif,
composition en 441 onglets
Vendredi 27 novembre 2020

(Collage de 441 onglets de Canson® noir,
19 x 19 mm chacun, 
sur Canson® blanc,
500 x 500 mm)
Détail
© Hervé MOLLA - 2020



Hervé MOLLA
Vendredi noir disruptif,
composition en 441 onglets
Vendredi 27 novembre 2020

(Collage de 441 onglets de Canson® noir,
19 x 19 mm chacun, 
sur Canson® blanc,
500 x 500 mm)
Détail
© Hervé MOLLA - 2020



Hervé MOLLA
Vendredi noir disruptif,
composition en 441 onglets
Vendredi 27 novembre 2020

(Collage de 441 onglets de Canson® noir,
19 x 19 mm chacun, 
sur Canson® blanc,
500 x 500 mm)
Détail
© Hervé MOLLA - 2020


L'objet reste accessible à la vente.
Faire offre motivée ici-même.

20 novembre 2020 - J'ai décidé de prendre de la hauteur

La planche 30 des Habitations champêtres de Victor PETIT,
relatif au parc de Pinon (Picardie),
montre un petit embarcadère au toit de chaume.
A l'arrière-plan, on entrevoit une extrémité 
du château d'Ernest DUBOIS de COURVAL
et qui ne peut être qu'une des extrémités de la grande façade
donnant sur les jardins et plus exactement son angle nord-est ; 
celui précisément où se trouvait la bibliothèque,
ainsi que le rapporte Victor PETIT dans son opus déjà cité.
Le pont qu'on aperçoit, encore à l'arrière,
évidemment et quoi d'autre que la lithographie puisse suggérer,
serait donc ce « pont de fer » comme l'appelle Victor PETIT (p. 52),
en réalité « pont en bois, mais qui a toute la légèreté d'exécution d'un pont en fer. Là, les eaux se jettent par une nouvelle chûte [sic] dans les vastes pièces d'eau des fossés qui baignent la base du château. C'est de ce pont de fer, dont chacun admire l'élégance, que commencera notre promenade en suivant l'allée qui, » etc. 
Quant au chalet, dont la rencontre étrangement fortuite du dessin par Victor PETIT a fini par nous attirer dans les méandres de ces eaux courantes et les lacets des allées qui les accompagnent, les contournent ou les croisent, il se situerait donc bien au-delà en aval, « vers l'extrémité la plus étroite du lac ».

Mais peut-être que je me trompe...
Confiant dans la légende qui l'accompagnait, 
j'avais bien pris un chalet (qui n'existe sans doute plus aujourd'hui que par son image)
pour une reconstruction de mon petit chalet du lac de Pinon !
Et avant qu'un de mes anges gardiens, et le plus à même de le faire, ne vienne rectifier...
Les Street-Artists, rodés aux légendes urbaines dont ils ne se soucient guère, devraient être plus circonspects lorsqu'ils s'aventurent parmi les habitations champêtres.
Surtout lorsque les paysages ont été maintes fois bouleversés.
C'est trop compter sur les anges gardiens !

Quant à Victor PETIT, il aurait pu nous laisser un plan !
Au moins une vue d'oiseau...

J'en ai bien retrouvé un, un plan ; ou plutôt une vue aérienne, 
prise à une altitude de 3000 pieds (lorsqu'on est en aéronef, 
je crois que l'altitude se donne en pieds, pas en mètres, et que c'est bien ce qui est indiqué de manière intrinsèque au cliché, 
à la différence d'une légende, parmi d'autres informations 
qui parleront une langue qu'ils connaissent à d'autres que moi), 
mais c'était le 24 septembre 1918, à 11 heures du matin.
Quelques jours seulement après l'achèvement du désastre 
(et quel désastre, et quel achèvement !) 
qui cependant n'a pas réussi à effacer les tracés
inscrits dans le paysage par la princesse de POIX, 
par Ernest DUBOIS de COURVAL, le grand-père qu'elle a à peine connu,
par d'autres avant eux qui ont dessiné les lieux...

Vue aérienne mise ici afin qu'elle demeure, 
et en pensant à eux tous,
en pensant à nous, et à ceux qui viendront.



Vue aérienne
 du château, des communs, d'une partie du parc
et du village de Pinon (Aisne),
prise à une altitude de 3000 pieds,
le 24 septembre 1918, à 11 heures du matin.
Tirage argentique sur papier,
présumé d'époque, 180 x 240 mm
© Coll. Hervé MOLLA - 2020



Mais le chalet ?
Peut-être hors champ, ou bien peut-être sous un lambeau de nuage, 
quelque part « North by Northwest » ?

11 novembre 2020 - Je suis retourné au château de Pinon

Il y a tout juste deux ans, 
à l'occasion du centenaire de l'armistice de 1918,
j'avais consacré un article de ce blogue à 

Et je terminais mon article par cette interrogation :
« A quoi s'attendre désormais ? »
Eh bien j'ai reçu cet été, 
et alors que je n'attendais rien, évidemment,
et sans être cependant indifférent à ce qui pouvait ou pourrait survenir, un courrier numérique d'un lecteur attentif et érudit.
De quoi se réjouir, donc ; surtout à une époque où, par ces canaux,
il faille plutôt s'attendre à recevoir injures et menaces.
Pour un rien, incompris, et bien sûr par n'importe qui !
C'est la raison pour laquelle je maintiens fermée
la fonction « commentaires » de ce blogue ;
ayant compris, et peut-être le tout premier, et sans me vanter,
il y a déjà plusieurs décennies, la nocivité sournoise 
du « livre d'or » ouvert à l'entrée des expositions
de mes tout derniers travaux plastiques présentés alors,
souvent pour une occasion et dans un contexte donnés 
— « livre d'or » par moi très vite banni en raison du fait que certains, et même nombreux, toute proportion gardée, 
parmi un public plus subi que choisi (il faut bien le dire,
dans un temps où il était convenu que « l'art et la culture »
devaient être, selon la formule, magique comme un fétiche,
« ouverts au plus grand nombre ») y voyaient l'occasion
d'un exercice démocratique qu'ils ne craignaient pas de profaner :
« L'Art [sic] ne suit pas la loi des séries ! » ;
« Exposition pauvre et peu originale » ;
« Exposition au contraire très original [sic] »
(en réponse à un avis précédent et pour s'en démarquer) ;
« Ma fille de 5 ans aurait fait la même chose mais payant ».
A la différence du fils de Mme de Sévigné,
les enfants d'alors, mais moins que ceux d'aujourd'hui, avaient tous les talents, semblait-t-il, y compris celui de les faire valoir...
Un de mes amis, lui, et qui n'a pas les lettres de Mme de Sévigné,
et qui n'y va pas par quatre chemins, populiste en diable au demeurant, et comme Victor Hugo amoureux des paradoxes, s'exclame volontiers : « Démocratie de merde ! »
On comprend qu'il ne soit pas un élu local.
Quant à moi, je demeure persuadé que non, il ne faut pas jeter le bébé, ni la petite fille de cinq ans qui est peut-être aujourd'hui une « haute-fonctionnaire » en dépit de son « papa » ou de sa « maman » qui taguait les livres d'or, avec l'eau du bain.

Ces parenthèses refermées (et que m'ont fait ouvrir,
mais de manière collatérale, mon correspondant, M. R***),
revenons à Pinon et son chalet. 
Ou ses chalets successifs ?
Rien n'est moins sûr !



Victor PETIT
« Habitations champêtres, etc. »,
Monrocq frères Éd.
Planche 7 : « Châlet [sic] du lac de Pinon (Aisne) »
260 x 354 mm
© Coll. Hervé MOLLA - 2020



Selon mon honorable correspondant,
il semblerait que cette lithographie soit légendée 
pour ce qu'elle n'est pas.
En effet, M. R*** situe cette planche 7 (qui, m'indique-t-il, ne figure pas au Dépôt légal (* note en pied d'article)) du recueil des « Habitations champêtres » entre le 17 décembre 1853 (dépôt légal de la planche 6) et le 27 mai 1854 (planche 10 et suivantes).
D'autre part, et de manière également objective,
le petit chalet de Pinon, construit en 1826 (nous dit Victor Petit dans son opuscule « Une matinée au château de Pinon ») existait bel et bien en 1850 ainsi que l'atteste mon dessin original, signé, daté & situé.



Victor Petit
« Chalet du lac de Pinon »,
dessin à la mine de plomb et au lavis en deux couleurs,
situé, signé et daté 1850
sous encadrement 45 x 35,5 cm
© Coll. Hervé MOLLA - 2020



Victor Petit
« Chalet du lac de Pinon »,
dessin à la mine de plomb et au lavis en deux couleurs,
situé, signé et daté 1850,
23,5 x 15,5 cm à la vue
© Coll. Hervé MOLLA - 2020



Victor Petit
« Chalet du lac de Pinon »,
dessin à la mine de plomb et au lavis en deux couleurs,
situé, signé et daté 1850
(détail)
© Coll. Hervé MOLLA - 2020



Victor Petit
« Chalet du lac de Pinon »,
dessin à la mine de plomb et au lavis en deux couleurs,
situé, signé et daté 1850
(détail)
© Coll. Hervé MOLLA - 2020



Victor Petit
« Chalet du lac de Pinon »,
dessin à la mine de plomb et au lavis en deux couleurs,
situé, signé et daté 1850
(détail)
© Coll. Hervé MOLLA - 2020



Victor Petit
« Chalet du lac de Pinon »,
dessin à la mine de plomb et au lavis en deux couleurs,
situé, signé et daté 1850
(détail)
© Coll. Hervé MOLLA - 2020


C'est tout à fait le petit chalet tel qu'il est représenté
dans l'opuscule « Une matinée du château de Pinon » (p. 55), si ce n'est la porte qui en est tantôt ouverte et tantôt fermée et la végétation environnante (des glycines ?) qui a progressé ou au contraire a été contenue ; de telle sorte qu'on ne peut guère savoir quel état est antérieur à l'autre.



Victor Petit
« Une matinée au château de Pinon »
Ed. Fleury, Laon, 1856 (3e édition, 72 p.)
© Coll. Hervé MOLLA - 2020



Victor Petit
« Une matinée au château de Pinon »
Ed. Fleury, Laon, 1856 (3e édition, 72 p.)
Détail du chalet, gravé par Pégard (signé dans la planche)
© Coll. Hervé MOLLA - 2020



Mon correspondant m'indique que les illustrations dans le texte, telle celle du « chalet du lac » reproduite ici, n'existaient pas dans l'édition originale de 1851 qui ne comportait au demeurant que 58 pages. Peut-être, ajoute-t-il encore, ces illustrations sont-elles apparues dans la deuxième édition, intervenue à une date inconnue ?
Deuxième édition qui se situe cependant entre 1851 et 1856.
Elles figurent en effet dans l'édition de 1856, la troisième.
Aussi, mon correspondant émet-il un sérieux doute quant à l'authenticité du chalet représenté à la planche 7 des « Habitations champêtres » et donné comme étant le « chalet du lac de Pinon ».
Pour lui en effet, il n'est pas vraisemblable que, si un nouveau chalet avait remplacé (fin 1853 / début 1854) celui de 1826 qui existait encore en 1850 (de cela on est sûr !), l'opuscule n'ait pas été corrigé en conséquence lors de sa troisième édition de 1856.
Mon correspondant plaide pour une légende erronée ; chose qui n'aurait rien d'exceptionnel, ajoute-t-il.
Le chalet de la planche 7 des « Habitations champêtres », ne serait tout simplement pas, reconstruit et agrandi comme je l'avais supposé, le « chalet du lac de Pinon » ! 
Quelle déception ! 

Comme pour m'en consoler, 
mon correspondant m'indique qu'en revanche la planche 30 (« date inconnue, fin 1854 », précise-t-il) des « Habitations champêtres » montre bel et bien, quant à elle, une vue du « parc de Pinon ».
Et par un de ces heureux hasards dont je suis familier, je réussis dans les jours suivants à me procurer un exemplaire de celle-là... venu de Hongrie ; quand il m'avait fallu courir jusqu'en Australie pour me procurer celle du chalet faussement présumé !



Victor PETIT
« Habitations champêtres, etc. »,
Monrocq frères Éd.
Planche 30 : « Parc de Pinon (Picardie) »
270 x 352 mm
© Coll. Hervé MOLLA - 2020



« Du chalet faussement présumé » ?
A moins que...

(*) Note rectificative du 23 novembre 2020 :
J'ai interprété les propos de mon correspondant, M. R*** de C*** 
(à trop lire ses Mémoires, je vais faire comme Laure J***, la duchesse d'Abrantès, qui voulait dire absolument, avec « la plus grande franchise » puisque c'était sa nature, et qu'elle revendique abondamment dans ses Mémoires, mais sans dire tout à fait cependant - ce qui se rattache à ce que Balzac appelait « le oui du non » que, misogyne selon les critères d'aujourd'hui, et cependant grand amoureux, il attribuait aux femmes. On voit donc bien que je suis un authentique féministe) qui en effet, ainsi qu'il me le fait aimablement remarquer, ne m'a jamais dit que la planche 7 des Habitations champêtres de Victor PETIT ne figurait pas au Dépôt légal.
En réalité, il me dit que cette planche 7 « ne semble pas » y figurer.
C'est moi qui souligne, et doublement : Mme L***, professeur à l'Ecole nationale supérieure d'arts de Paris-Cergy, n'avait-elle pas coutume de dire, au début du XXIe siècle, qu' « un artiste, c'est d'abord quelqu'un de précis » ?
Je présente donc mes excuses à mes lecteurs et à M. R*** de C***.