Ex-libris d'Ernest DUBOIS de COURVAL, bibliothèque du château de Pinon (Picardie), gravure lithographique de Louis Félix DEMANNE, 69 x 60 mm, annoté « V. 1. » à la plume © Coll. Hervé MOLLA - 2018 |
On a déjà rencontré cet ex-libris ici-même,
accompagné d'un autre, d'un modèle différent, de même provenance (mais arrivé jusqu'à nous par des détours différents).
Je terminais mon article par ces interrogations :
« Les cotes qu'ils [les 2 ex-libris représentés] portent respectivement « V. 1. » et « A. 7. » [...] seraient-elles un indice ?
Et à quoi s'attendre désormais ? »
Quelques mois plus tard, j'ai trouvé les images rémanentes (mais depuis quand ?), issue d'un site de vente en ligne d'objets de deuxième main, d'un livre portant cet ex-libris « V. 1. » ; puis, interrogeant immédiatement internet pour en savoir un peu plus sur l'auteur de l'ouvrage (auteur qui m'était totalement inconnu), j'ai trouvé trace à l'exemplaire du livre de nouveau à la vente, mais débarrassé cette fois de l'ex-libris arrivé depuis longtemps jusqu'à moi - ou bien étais-ce un autre exemplaire de ce même ouvrage ? Là, je ne puis rien affirmer.
Une chose est certaine : à un moment donné, un bouquiniste ( un « vrai professionnel », comme on dit, ou bien au contraire un amateur qui avait adopté un comportement de vrai professionnel ?) s'est trouvé en possession du volume portant l'ex-libris et, pour « maximiser son profit » comme on dit (car nulle pratique artistique dans la séparation opérée ! Et je sais de quoi je parle : « Séparation / Réunion », c'est mon rayon !), il n'a pas craint de vendre le volume d'un côté, l'ex-libris de l'autre.
Sans le détrousseur de cadavres, je ne me serais peut-être jamais trouvé en possession de l'ex-libris...
Car le hasard m'aurait moins facilement mis d'emblée en présence de l'ex-libris s'il m'avait fallu en passer, même de façon fugace, par l'ouvrage au titre et à l'auteur par moi inconnus et dont il n'était qu'une dépendance.
Mais, en agissant ainsi, le détrousseur de cadavres a manqué faire perdre à jamais cette information-ci : tel ouvrage, de tel auteur, a fait partie, sous telle cote, de la bibliothèque du château de Pinon qui n'est plus.
J'ai noté l'évènement de ma redécouverte dans l'un de mes carnets Moleskine®, tout à la fin, au mois de juin (en tout cas avant le 10 juillet 2019 qui inaugure le carnet suivant), parmi des notes de lecture du Tome VIII des Mémoires du maréchal Marmont, alors que j'étais à la plage (mais de cela je me souviens très bien sans notes) dont j'ai déjà rendu compte partiellement ici-même et en attendant de poursuivre.
J'en donne un fac-similé sur lequel on peut lire :
« J'ai retrouvé (sur Ebay)l'ouvrage d'où provient l'ex-libris V. 1. de la bibliothèque de Pinon :
il s'agit du tome deuxième de Frédéric SOULIÉ (œuvres complètes), Les Drames inconnus.
La Librairie nouvelle, Paris, 1857 »
A l'heure à laquelle j'écris, je n'en ai lu que les premières lignes, mais qui incitent à continuer ; d'autant plus que le titre lui-même me suggère que l'ouvrage peut se révéler éclairant au point où j'en suis de mon itinéraire mémoriel commencé ici le 11 novembre 2018.
Hervé MOLLA Double page d'un de ses carnets Moleskine® (Dans les tout derniers jours de juin 2019, probablement, ou en tout cas avant le 10 juillet 2019) © Hervé MOLLA - 2020 |
Sur la page impaire du carnet, je retrouve en outre
ces notes qui ne sont pas sans rapport.
Il en ressort en effet que le 16 mai 1940,
s'est tenue une vente de la Société de charité maternelle de Paris dont la présidente est alors la princesse de POIX, Madeleine DUBOIS de COURVAL (curieusement prénommée Marguerite dans ma note - je devais avoir en tête Marguerite de BROGLIE, autre princesse qui, elle aussi, joue un rôle important dans ma vie et dont je parlerai une autre fois).
On apprend encore que Madeleine DUBOIS de COURVAL, veuve du prince de POIX depuis 1900, a été décorée de la médaille de vermeil de la Reconnaissance française (J.O. du 21 mai 1919) pour son engagement en temps qu'infirmière à Corfou et à Dunkerque où elle dirige un hôpital de la Croix-Rouge en 1915
alors que ses fils Henri (1890-1947) et Charles de Noailles (1891-1981) servent comme lieutenants de cuirassiers.
Où ai-je pris cela ? Je ne cite pas assez mes sources !
Peut-être dans le Petit Parisien dont il est fait mention un peu plus loin ; l'édition du 19 janvier 1915 indiquant que Guillaume II est alors à Pinon, qui est mis au pillage.
Ainsi, l'ex-libris dont on peut voir la reproduction en tête de cet article, l'ex-libris « V. 1. » qui a revêtu la garde des Aventures d'un jeune cadet de famille de Frédéric SOULIÉ, est-il peut-être le fruit d'un ancien pillage !
Et le rapport Savoy-Sarr, de son côté, a peut-être bien ouvert une sacrée boîte de Pandore...
En tout, si jamais l'art sert à établir des liens,
cette fois-ci est-on servi.